Faisant suite à ma réflexion précédente au sujet du drame des 70% de nos jeunes diplômés qui mettent 4 ans avant d’accrocher leur 1er emploi, je propose la création d’un “Fonds Intergénérationnel de Solidarité” (FIS) de 50 milliards de dh, qui soit dédié à nos jeunes diplômés à la recherche d’emploi ou porteurs d’une idée de création d’entreprise.

Ce FIS devra financer quatre besoins de nos jeunes de 22 à 30 ans :

1- un stage opérationnel à plein temps, d’insertion professionnelle (SOIP) de 18 à 24 mois en entreprise, sous l’accompagnement du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de l’Université dont il est issu, de la CGEM, de l’ANAPEC et de l’OFPPT, qui établissent avec l’entreprise d’accueil le programme du stage et suivent le jeune pendant le stage jusqu’à lui remettre une Attestation SOIP à la fin du stage.

Outre les modules intensifs de déclinaison pratique du diplôme du jeune, le stage devra comporter un module “langues” pour approfondir les connaissances linguistiques (arabe, français, anglais, espagnol) du jeune. Il sera sanctionné à la fin du SOIP, par des tests par langue, au modèle du Toeic.
Ledit stage est rémunéré à 1500 dh/mois et financé à parts égales entre le FIS, la Région et le système bancaire.

2- l’étude et le financement du 1er projet d’entreprise du jeune diplômé, par un Pôle d’Accompagnement des Jeunes, créé par le GPBM et relevant intégralement de lui.
Ledit PAJ travaille en parfaite coordination avec le jeune diplômé, le système bancaire et la CCG (Caisse Centrale de Garantie).

3- une prime au mariage du jeune bénéficiaire du FIS.
Cette prime intervient au moins 2 ans après que le jeune accroche un CDI (Contrat de travail à Durée Indéterminée) ou installe son entreprise dans le cadre du PAJ.
Ladite prime consistera en une Carte Solidarité Intergénérationnelle” (CSI) qui permet au jeune couple d’avoir 3 avantages :
♧ une remise de 20% sur les achats électroménagers dans les Grandes Surfaces et toutes autres Enseignes se portant volontaires à souscrire à ce produit citoyen,
♧ un accès immédiat à la Protection Sociale,
♧ une remise de 50% sur les billets de train.

Outre tous ces avantages, ce point 3 contribuera à régler le grand problème social du célibat tardif, sinon durable, dans notre pays, qui est tenu sous silence complice et assourdissant

4- une prime à l’acquisition du 1er logement principal du jeune diplômé bénéficiaire du FIS, 2 ans minimum après qu’il accroche un CDI (Contrat de travail à Durée Indéterminée) ou installe son entreprise, et se marie.
Cette prime prendra 4 formes complémentaires :
♧ 25.000 dh au titre d’une contribution publique à l’acquisition du logement,
♧ une exonération de la TVA sur le prêt acquisition du logement,
♧ une exonération des frais d’enregistrement et de conservation foncière du logement acquis.
♧ une remise exceptionnelle de 25.000 dh, accordée par le promoteur immobilier, négociée par l’Etat.

Quant au financement dudit Fonds, je propose les 7 sources suivantes :

1- le produit d’une taxe de 2,5% à instaurer sur tous les produits de luxe de toutes sortes et origines,

2- le produit de 2,5% des dividendes distribués aux actionnaires par les sociétés cotées en bourse, à partir d’un seuil de plus plus-value écartant les petits épargnants,

3- le produit de 2,5% des plus-values réalisées sur toutes les transactions boursières à partir d’un seuil écartant les petits épargnants,

4- le produit de 2,5% du résultat net des sociétés publiques et privées intervenant dans l’exploitation minière, les carrières de sables …etc,

5- le produit de 2,5% du résultat net des sociétés d’importation et/ou de distribution d’hydraucarbures,

6- le produit de 2,5% du résultat net des sociétés de monopole et de contrats de vente garanties avec l’Etat,

7- le produit de 2,5% du résultat net des grandes entreprises titulaires d’agréments de pêche hauturière.

Le Fonds Intergénérationnel de Solidarité proposé ici, doit profiter d’un avantage fiscal et répondre à deux exigences de gouvernance :

> sur le plan fiscal, il doit être exonéré d’impôt. Cette exonération est la contribution de l’Etat à son financement,

> sur le plan de sa gouvernance, il doit être côté en bourse pour lui assurer transparence et fructification, et être adossé au Fonds Mohamed VI pour l’Investissement, récemment créé par SM Le Roi.

Najib Mikou