Des sources officielles nationales nous annoncent que 70% des jeunes diplômés chez nous, ne trouvent leur premier travail qu’après 4 ans de l’obtention de leur diplôme.

Il est à se demander déjà dans quel état psychologique, social et de maintien des connaissances acquises, ces jeunes accèdent-ils à cet emploi si rare, si lointain.

Après un cursus d’études qui va de 12 à 17 ans, sinon bien plus, et de grandes espérances sociales et financières, 70% de nos jeunes diplômés, qui plus est, se retrouvent à la rue. Soit des dizaines de milliers par an !!!!!!

Quel gâchis, quelles frustrations, quelle peine des parents !!! Des rêves transformés en cauchemars, une force de frappe ligotée en touche, un ascenseur social en panne.

Une frange si sensible, si importante de notre jeunesse, censée être notre chance pour la relève et le développement, s’érige en menace pour notre bien-être collectif.

Une telle réalité effarante, effrayante, doit être appréhendée à trois niveaux majeurs :

au niveau de l'”Enseignement” pour faire sans plus attendre, les recadrages ou les changements profonds qui s’imposent,

au niveau des lauréats pour cibler et apporter les compléments nécessaires qui constituent les clés d’accès immédiat à l’emploi ou à l’entreprenariat,

au niveau du “Marché de l’emploi” pour localiser les passerelles manquantes, les limites du Marché et les discordances entre formations et besoins réels dudit Marché.

En attendant que de tels chantiers urgentissimes puissent être menés, toutes affaires cessantes, et que des résolutions fortes soient diligentées, il est non moins urgent ni important que nos élites et opérateurs politiques, économiques et sociaux s’activent à inventer des solutions structurelles aux centaines de milliers de nos diplômés chômeurs qui sont déjà là sans pouvoir accéder au marché de l’emploi ou au monde de l’entreprenariat.

Pour ma part, je me permets de proposer dans ce cadre, la création d’un “Fonds Intergénérationnel
de Solidarité” (FIS) de 50 milliards de dh, qui soit dédié à nos jeunes diplômés à la recherche d’emploi ou porteurs d’une idée de création d’entreprise.
Ce FIS devra financer quatre besoins de nos jeunes de 22 à 30 ans :

1- un stage opérationnel à plein temps, d’insertion professionnelle (SOIP) de 18 à 24 mois en entreprise, sous l’accompagnement du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de l’Université dont il est issu, de la CGEM, de l’ANAPEC et de l’OFPPT, qui établissent avec l’entreprise d’accueil le programme du stage et suivent le jeune pendant le stage jusqu’à lui remettre une Attestation SOIP à la fin du stage.

Outre les modules intensifs de déclinaison pratique du diplôme du jeune, le stage devra inclure un module “langues” pour approfondir les connaissances linguistiques (arabe, français, anglais, espagnol) du jeune. Il sera sanctionné à la fin du SOIP, par des tests par langue, au modèle du Toeic.

Ledit stage est rémunéré à 1500 dh/mois et financé à parts égales entre le FIS, la Région et le système bancaire.

2- l’étude et le financement du 1er projet d’entreprise du jeune diplômé, par un Pôle d’Accompagnement des Jeunes, créé par le GPBM et relevant intégralement de lui.

Ledit PAJ travaille en parfaite coordination avec le jeune diplômé, le système bancaire et la CCG (Caisse Centrale de Garantie).

3- une prime au mariage du jeune bénéficiaire du FIS.
Cette prime intervient au moins 2 ans après que le jeune accroche un CDI (Contrat de travail à Durée Indéterminée) ou installe son entreprise dans le cadre du PAJ.

Ladite prime consistera en une Carte Solidarité Intergénérationnelle” (CSI) qui permet au jeune couple d’avoir 3 avantages :

♧ une remise de 20% sur les achats électroménagers dans les Grandes Surfaces et toutes autres Enseignes se portant volontaires à souscrire à ce produit citoyen,

♧ un accès immédiat à la Protection Sociale,

♧ une remise de 50% sur les billets de train.
Outre tous ces avantages, ce point 3 contribuera à régler le grand problème social du célibat tardif, sinon durable, dans notre pays, qui est tenu sous silence complice et assourdissant.

4- une prime à l’acquisition du 1er logement principal du jeune diplômé bénéficiaire du FIS, 2 ans minimum après qu’il accroche un CDI (Contrat de travail à Durée Indéterminée) ou installe son entreprise, et se marie.
Cette prime prendra 4 formes complémentaires :

♧ 25.000 dh au titre d’une contribution publique à l’acquisition du logement,

♧ une exonération de la TVA sur le prêt acquisition du logement,

♧ une exonération des frais d’enregistrement et de conservation foncière du logement acquis.

♧ une remise exceptionnelle de 25.000 dh, accordée par le promoteur immobilier, négociée par l’Etat.

Ceci est à mon humble avis, le prix inéluctable, nécessaire pour faire renouer cette belle force vive de notre Nation, avec l’espérance, la visibilité et la dignité qui sont LA clé de TOUT, dont même notre bien-être collectif et notre développement.

Najib Mikou