Najib Mikou

En 2004, notre pays s’est doté d’une nouvelle Moudawana qui a été qualifiée d’avant-gardiste à plus d’un titre.

19 ans après, Le Souverain décide que le moment est venu pour de nouvelles avancées dans ce domaine, traduisant davantage, la vision Royale pour le progrès social, et l’appel à plus d’oxygène sociétal, de cohésion familiale et de justice sociale, par une société tout aussi attachée à ses repères et ses valeurs, qu’avide d’universalité.

Je me permets de profiter de ce moment fort, pour mettre le focus sur cinq aspirations dans ce sens :

1- j’aspire à une Moudawana qui consacre toutes les différences de genre entre la femme et l’homme, de façon à ce que l’égalité entre eux, légitimement revendiquée, soit strictement une égalité dans les chances, les droits et les devoirs, et non pas une tentative d’annihiler les qualités distinctives de la femme pour en faire un homme bis.

La femme et l’homme sont complémentaires parce qu’ils ne sont justement pas similaires. Toute leur richesse, tout le sens même de leur vie ensemble sur terre, résident dans leurs différences.

2- j’aspire à une Moudawana qui consolide et renforce le noyau familial de façon à ce qu’il soit l’espace d’union, de convergence, d’amour, de respect, d’épanouissement, de reproduction des valeurs par excellence.

3- j’aspire à une Moudawana qui se nourrit de “l’Ijtihad” sous l’Egide de notre Souverain Amir Al Mouminine, de façon à faire profiter la société de la quintessence des valeurs de l’intérêt général et de la justice sociale, fortement exprimées dans nos textes religieux.

Notre société pâtit dans un silence assourdissant, de problèmes tels que le recul manifeste des mariages, la montée exponentielle des divorces, le mariage précoce, l’héritage par subrogation (التعصيب), la garde des enfants, qui devraient être repensés selon ces valeurs.

4- j’aspire à une Moudawana qui protège l’enfant né hors du cadre du mariage, en lui garantissant le droit à un nom et l’égalité des chances et des droits avec les autres enfants. Rien ne peut autoriser le rejet social d’un enfant innocent.

Par contre, TOUT doit être déployé pour que de telles naissances n’aient plus lieu, à travers des mesures aussi bien préventives que curatives.

5- j’aspire à une Moudawana qui sauvegarde jalousement les valeurs distinctives de notre société, telles que la solidarité, le contentement, la convivance, la tolérance, la modération, la diversité culturelle, le patriotisme.

De telles valeurs ne se reproduisent pas seulement à travers la famille et l’école. Elles doivent être également déclinées dans toutes les expressions collectives de notre société.

L’objectif recherché de ces aspirations et de celles fortement portées aujourd’hui par notre société, est de faire de la Moudawana la “boîte à outil” de production et de fructification collective du taux le plus élevé possible de PNB (Produit National du Bonheur).