Najib Mikou
Notre pays est actuellement un gigantesque chantier à ciel ouvert, non pas seulement pour honorer nos multiples engagements internationaux liés aux rendez-vous sportifs de 2025 et 2030, comme l’on se plaît à le répéter ici et là, mais bien au-delà, pour cultiver et faire aboutir nos grandes ambitions géopolitiques, énergétiques, numériques, hydriques, industrielles, commerciales, territoriales, sociétales, éducatives, sanitaires et culturelles, qui sont nos véritables clés d’accès au développement et … à la cours des grands dans un monde en pleine phase de recomposition.
Jamais dans l’histoire multimillénaire de notre pays, nous n’avons eu à engager simultanément, autant de chantiers d’une telle diversité, d’une telle ampleur, d’une telle complexité, avec une telle clarté dans la conception et une telle cohérence dans l’implémentation.
De multiples et diverses réflexions, dont même un Livre Blanc, ont successivement et humblement été publiés pour montrer des chemins et suggérer des moyens pour faire de cette formidable dynamique en cours, une véritable machine à générer la croissance et à créer le nombre d’emplois dont nous avons fortement et urgemment besoin.
Si le Projet de Loi des Finances 2025 en cours de débat au Parlement, met en avant et donne l’essentiel des moyens pour la mise en œuvre progressive des grands chantiers précités, d’autres chantiers majeurs manquent néanmoins, au puzzle :
1- un Tracteur de Souveraineté Alimentaire consistant en la multiplication urgente et intensive d’une Agriculture Familiale volontariste sur l’ensemble du monde rural, pour corriger des omissions stratégiques et redresser, reconstituer et développer des segments de production animale et végétale ayant cruellement souffert de multiples facteurs, pour en faire une source de création d’emplois massifs, de revenus dignes et durables, de réduction significative de l’exode rural et un des piliers majeurs de notre souveraineté alimentaire. Un modus operandi a été proposé pour ce faire.
2- un Propulseur de Croissance Économique consistant en la transformation urgente de l’Économie Sociale et Solidaire, d’une Économie de subsistance en un véritable levier de croissance économique, de création d’emplois massifs et de revenus dignes. Un modus operandi a été proposé pour ce faire.
3- un Moteur à Insertion des Jeunes consistant en la mise en place d’un Fonds de Solidarité Intergénérationnelle pour permettre l’insertion efficace de nos centaines de milliers de jeunes diplômés dans le monde du travail et de l’entreprenariat, et pour donner une seconde chance à nos centaines de milliers d’enfants ayant quitté et qui continuent de quitter en masse et prématurément le système scolaire. Un modus operandi a été proposé pour ce faire.
4- un Bouclier Écologique consistant en la forestation de 10 millions d’hectares sur 10 ans, pour la massification des forêts existantes et la couverture de nouveaux espaces essentiellement dans le Rif, dans les chaines de l’Atlas et dans les hauteurs autour des Centres urbains.
L’objectif est de couvrir les montagnes et les espaces non agricoles du Maroc, de forêts qui seront son bouclier écologique face à l’érosion et au changement climatique en cours, et l’un de ses gisements naturels pour approvisionner un nouvel écosystème qui sera fortement créateur de valeur ajoutée locale et d’emplois massifs, aussi bien dans le monde rural que dans nos zones industrielles et nos commerces. Un modus operandi a été proposé pour ce faire.
Tous les chantiers programmés par le Gouvernement et ceux additionnels, proposés ici et dans mes dites publications, au cas où elles seraient retenues, devraient être suivis à la loupe par les instances publiques compétentes concernées, pour en apprécier le niveau de réalisation au vue du calendrier retenu pour chacun, qui oscille entre 2026 et 2030, et en suivre l’impact à travers trois indicateurs majeurs qui constituent la raison d’être même, de toute la dynamique en cours :
▪︎ un taux de croissance économique qui doit passer au dessus de 6% sur la durée,
▪︎ un taux de chômage qui doit baisser à moins de 6%,
▪︎ et un taux du juste partage des fruits de la croissance qui doit se traduire par une part de la Classe moyenne représentant plus de 75% de la population, et par un taux le plus insignifiant possible, des familles bénéficiaires de l’aide publique directe.