Une 3ème guerre mondiale chaotique est là. Une réelle opportunité où le monde a besoin de nouvelles lunettes et non de nouvelle vision.

Najib Mikou, Consultant en Prospective, Etudes Stratégiques, Economiques, Financières et Sociales
En réaction à mon article publié la semaine dernière en langue arabe, sur “Les dégâts du Coronavirus et la responsabilité morale des grandes puissances”, des lecteurs m’ont dit que l’on s’achemine plutôt vers une 3ème guerre mondiale que vers un accouchement par césarienne d’un nouvel ordre mondial, dont je trace les contours positifs tel un humaniste d’un autre temps.Je leur ai rétorqué qu’on y est déjà. Il n’y a pas plus état de guerre que celui que le monde vit actuellement. Des morts par dizaines de milliers, des pertes financières par milliers de milliards de dollars, des mises en chômage par dizaines de millions, des faillites d’entreprises par millions, un couvre-feu et son corollaire le confinement strict de milliards de personnes, …etc. Et elle a bien lieu entre les deux superpuissances du moment, la Chine et le Monde Occidental. Que faudrait-il de plus pour qu’on l’appelle 3ème guerre mondiale ?!!!

Ils m’ont rétorqué que oui, mais elle n’est pas directe. Je leur ai dit qu’elle est bien directe, sauf qu’elle est aux armes biologiques invisibles à l’œil nu, au lieu des armes conventionnelles, et donc les armées et leur armada de technologies terre, ciel et mer, ne sont d’aucune utilité dans une telle guerre. Le monde a davantage diversifié et sophistiqué ses moyens meurtriers de faire la guerre généralisée en ce 21ème siècle.

On est bel et bien et à plein dans une 3ème guerre mondiale qui est survenue immédiatement après plusieurs mois de confrontations commerciales ouvertes entre la Chine et les États-Unis d’Amérique.

Les âpres négociations entre les deux belligérants, qui entrecoupaient les confrontations et les ultimatums, n’ont pas suffi pour calmer les ardeurs et se sont soldées par un échec cuisant, enveloppé de tentatives de diversion pour mener en bateau l’opinion publique internationale et… gagner du temps.

À peine quelques jours après cet échec difficilement dissimulable, un Coronavirus d’une famille déjà connue, mais qui a muté nous dit-on, “échappa” d’un animal en vente dans un marché de quartier à Wuhan, ou d’entre les doigts de techniciens dans un laboratoire, de niveau de dangerosité très élevé, dans la même ville au Centre-Est de l’empire du Milieu.

Il a suffi finalement d’un “rien”, d’une étincelle banale, du moins officiellement, à l’identique des étincelles banales de la 1ère et de la 2ème guerres mondiales. Les étincelles officielles des guerres se ressemblent, leurs enjeux également, mais pas les guerres elles-mêmes.

Quoi de plus banal qu’un virus, jusqu’à ce que les contaminations de Wuhan se multiplient, se faufilent et se propagent en un temps record, d’un Etat à un autre, transperçant, avec une aisance et un amateurisme déconcertants, les frontières très perméables d’une planète mondialisée, pour prendre la dimension d’une véritable pandémie.

Quels que soient les initiateurs de ce chaos prédit par la CIA en 2005 déjà, et quel que soit le nom qu’on trouvera ou donnera à ce gâchis, dont seuls des “animains” sont capables, la responsabilité collective des “grandes puissances” est avérée.

Les dégâts collatéraux multidimensionnels, sur des pays dits du Sud, sont au stade actuel déjà, un drame, un désastre, dépassant l’entendement à tous points de vue et promettant d’en réduire quelques-uns à des Etats chaotiques ingérables.

Jusqu’à quand devons-nous continuer à subir les foudres de ces “grands… malades immatures” qui s’arrachent, au dépend de pays inoffensifs et de la paix dans le monde, la suprématie planétaire au nom d’une puissance, certes jamais égalée, mais qui s’avère incapable aujourd’hui, de vaincre un… virus microscopique ?!!!

C’est pathétique, c’est pitoyable, c’est humainement, financièrement, économiquement, socialement insupportable, inacceptable. Bien plus, c’est absurdissime et immoralissime.

La réparation de ce préjudice incombe, par conséquent, aux fossoyeurs, nos “grandes puissances”, qui doivent allouer les dons nécessaires aux pays du Sud non pétroliers endommagés, pour qu’ils parviennent à endiguer l’effondrement en cours et à redresser des secteurs économiques fortement atteints.

C’est la condition sine qua none qui permettra aux dits pays du Sud de rebondir et de retrouver une nouvelle santé pour l’après-guerre, au lieu d’être astreints à sombrer encore dans le cercle vicieux de l’endettement et des reconstructions à répétition, pour survivre.

En tout cas, pour qu’il soit meilleur, le nouvel ordre mondial en perspective, aura inéluctablement besoin, dès l’après-guerre, que nous souhaitons imminente, plutôt de nouvelles lunettes que de nouvelle vision pour concevoir autrement tous les ingrédients du bien-être collectif dont il dispose déjà.

Son bras opérationnel pour ce faire, consistera en une nouvelle gouvernance, qui soit plus représentative, plus légitime, plus collégiale, plus éclairée, plus focalisée sur le bien-être humain, et donc portée par des Hommes d’État sages et clairvoyants, de l’envergure et des qualités de Notre Souverain Qui a encore une fois impressionné le monde par une performance hors pair à tous points de vue, dans la gestion de cette guerre chaotique, macabre.

C’est à ce prix que le monde pourra enterrer la hache ou, plutôt, le virus de la guerre et se défaire d’un libéralisme sauvage, d’une mondialisation de dupes, d’une démocratie au service des minorités dominantes, pour prendre le cap d’un développement humaniste, écologique, juste et durable

La véritable puissance ne rime nullement avec arrogance, délinquance, opulence, ingérence, dominance et défiance de l’autre. Elle est plutôt obligeance, transcendance, bienveillance et reconnaissance des droits, ambitions et différences de l’autre. Car il n’est pas forcément nécessaire que je perde pour que tu gagnes, on peut aisément gagner tous ensemble. L’absurde n’est la fatalité que des aliénés.

Par Najib Mikou,
Consultant en Prospective, Etudes Stratégiques, Economiques, Financières et Sociales