Najib Mikou 
Consultant en Prospective et Etudes Stratégiques 

L’invasion russe de l’Ukraine était fort probable, disais-je dans une précédente publication parue une semaine avant le début des hostilités. Elle a bien eu lieu et la guerre fait rage aujourd’hui.

D’un côté, les russes avancent vers Kiev en détruisant sur leur route, toutes les infrastructures militaires, de façon à forcer sur le terrain, leur volonté de faire de l’Ukraine un État neutre, désarmé et dénucléarisé.

De l’autre, les Occidentaux actionnent le dispositif de sanctions économiques et financières le plus fatal contre la Russie, de façon à forcer leur double volonté d’en finir, pour de bon cette fois-ci, avec ses ambitions de superpuissance, et d’isoler la Chine.

Le reste du monde quant à lui, est sans voix face à cette escalade qui risque de basculer à tout moment, vers une guerre nucléaire, dont l’arsenal détenu par les protagonistes, est capable de réduire l’espèce humaine à des cendres toxiques qui finiraient par se diluer dans les océans.

Quel que soit le mobile des uns et des autres, aucune guerre ici ou ailleurs d’ailleurs, ne peut être ni permise ni comprise ni admise. Les armes n’ont pas été fabriquées pour se faire la guerre, mais pour protéger la paix dans le monde.

Ce qui se passe sous nos yeux effarés, est l’expression pathétique de l’échec cuisant de politiques encore prisonniers d’instincts prédateurs bien incrustés dans leurs gènes et ADN.

Nul besoin de se voiler la face ou de prendre le reste du monde pour des abrutis. Il s’agit bien d’un conflit à enjeux de leadership, impliquant l’ensemble des superpuissances, dont la guerre entre la Russie et l’Ukraine n’est que la partie apparente.

Au lieu donc, de courir tous à leur propre perte, en allant droit vers un effet boomerang dévastateur, de décisions hâtives, émotives, ces superpuissances doivent s’activer à prospecter des voies et moyens autres que la guerre et les sanctions, pour sauver et défendre leurs intérêts.

La Chine qui prend jusqu’à présent, une distance suffisante, des parties en conflit, pour n’avoir pris part ni à la guerre ni aux sanctions, est la grande puissance la mieux habilitée à amener les EUA, l’UE et la Russie à un compromis consistant en :

  • l’arrêt immédiat des hostilités en Ukraine,
  • la levée immédiate de toutes les sanctions contre la Russie,
  • la neutralité de l’Ukraine en tant qu'”État rempart” entre la Russie et l’OTAN,
  • une coexistence entre les superpuissances, qui soit à la hauteur de l’intelligence humaine, en s’interdisant toute tentative d’asservissement ou de destruction de “l’autre” pour régner seul.

Si tous les indicateurs présagent plus de pourrissement, le chemin par Pékin vers la paix, a néanmoins, toutes les chances de succès, pour sauver une Economie mondiale à peine convalescente d’une pandémie dévastatrice, et la paix dans le monde.

Monsieur Xi Jinping, le temps presse, n’attendez pas qu’ils soient tous à terre pour régner seul, oeuvrez pour la paix.