Najib Mikou

Le pire sort qui puisse s’abattre sur un groupe humain, restreint ou élargi soit-il, est qu’il ne vive que le même présent.

Pourquoi donc ? Ne nous dit-on pas en longueur de temps, qu’il faut vivre le temps présent, rien que le temps présent, tout le temps présent ?!! Oui, mais pas le même présent.

Si le temps est une donnée nodale de la vie humaine, la normalité qu’il édicte, fait que le présent à peine vécu, devienne passé et que les rêves et les ambitions qui étaient un futur, deviennent au fur et à mesure, présent. Et ainsi de suite dans un cercle vertueux, porté par ces trois séquences consécutives du temps.

Dans le cas présent des jeunes ayant “décidé” de quitter le pays par “nage de la mort”, leur présent destructeur s’est installé définitivement dans le présent, refusant de devenir passé, et leur futur rêvé n’est pas parvenu à accoucher d’un nouveau présent salvateur.

Et quand par conséquent, le présent se fige dans le présent, le temps est suspendu, ainsi que … la vie. Et là tout bascule du cercle vertueux, de la normalité, vers un cercle vicieux, l’inusité.

Par-delà toutes les interrogations que suscite une telle démarche, plus particulièrement de la part d’enfants de 9 à 14 ans, deux réflexions s’imposent :

1- suffit-il d’être en situation de détresse pour “choisir” le pire? indiscutablement non. Sinon toutes les personnes en situation de détresse, auraient toutes choisi un pire qui s’exprimerait en vols de masse, en viols de masse, en suicides de masse, en dépravations de masse, en corruptions de masse, en transgressions de masse …etc. Preuve en est que nos prisons ne comptent pas plus de 0,25% de la population globale ni les suicides n’en dépassent 0,00001%.

Et par conséquent, si ce qui s’est passé le 15.09 à Fnideq est incontestablement affligeant, parce que chaque marocain en détresse est un marocain qui compte pour nous tous, il faut quand même relever que ce choix du pire était infiniment minoritaire et c’est bien normal à plus d’un titre.

2- À qui incombe la responsabilité de ce qui s’est passé? car répétons le avec véhémence, chaque marocain en détresse compte. Indiscutablement le gouvernement. Mais également les opérateurs économiques, les Collectivités Locales, la Société Civile, les familles, les … partants eux-mêmes.

Notre pire ennemi dans ce beau destin, ce bel élan insufflés par Le Souverain, porteurs de cohésion, de mobilisation collective, d’aspirations légitimes, de solidarité, de rêves individuels et collectifs, d’un développement économique et social à portée de nos mains, d’un rayonnement international digne de nous, est incontestablement LE TEMPS. Personne ici et ailleurs, ne comprend, n’admet qu’on ne parvienne pas ENCORE à réaliser une croissance économique suffisamment forte, durable et équitable, qui est notre clé pour atteindre toutes nos aspirations individuelles et collectives légitimes.
Le temps et les attentes pressent.